Trois astuces pour économiser l’essence sur les longs trajets

Le moniteur UltraGauge que j'utilise pour suivre ma consommation d'essence au plus près

Cet été, M. Money Moustache a enfreint ses propres règles, et consommé une quantité indécente d’essence pour traverser le continent dans un véhicule pas-super-économe. Alors, bien sûr, je pourrais donner plein de bonnes excuses pour ce comportement :

  • c’était 7 semaines de vacances en famille ;
  • j’avais besoin du gros véhicule pour transporter tous mes outils de menuiserie en plus de la famille ;
  • mon voyage m’a rapporté des sous !
  • et on a économisé le coût d’achat de 4 billets d’avion.

Mais, au final, ça m’embarrasse un peu d’avoir consommé autant : 674 L d’essence pour parcourir 7 327km, pour être exact.

Le moniteur UltraGauge que j'utilise pour suivre ma consommation d'essence au plus près
Le moniteur UltraGauge que j’utilise pour suivre ma consommation d’essence au plus près

J’ai quand même fait de mon mieux pour lutter contre les dieux de la consommation d’essence. Mon minivan Honda (14 ans) est un monstre, pesant 1,9 tonnes à vide (auxquelles s’ajoutent plusieurs centaines de kilos de chargement) ; avec un moteur V6 de 3,5 L, une transmission automatique qui est plus pratique pour l’accélération rapide que pour l’économie d’essence, et tous les gadgets de confort disponibles à l’époque où il a été construit.

Les conditions du trajet étaient pas simples, avec des routes de forêt en lacet, des embouteillages titanesques, et pas mal de clim. Et pas mal d’heures de trajet à 130 sur l’autoroute, pour éviter de devoir passer des nuits supplémentaires à l’hôtel. Même avec tous ces handicaps, La Mujer Azul a consommé 9,2 litres aux 100km, ce qui est quand même 23% mieux que l’estimation du constructeur.

Vous pourrez lire les techniques de base pour économiser un max d’essence dans mon article sur l’éco-conduite. Mais cet été j’ai trouvé de nouvelles astuces pour m’en sortir encore mieux :

1: LA CLIM EN « MODE SPARTIATE »

Mon van consomme environ 1L d’essence en plus quand je mets la clim. Ca fait 12 litres, donc presque 20 euros d’essence par jour !

Et si j’essaie de baisser les fenêtres sur l’autoroute, ça revient encore plus cher (la voiture est moins aérodynamique donc elle consomme davantage).

Alors je me disais : « bon ben zut, il faut bien être à l’aise sur la route ».

Et puis un lecteur du blog a réagi par email à notre discussion sur la climatisation.

Parce que parmi les lecteurs du blog, beaucoup d’entre vous ont un Dur-à-Cuirisme largement supérieur au mien. Et ce lecteur se moquait de mon habitude de mettre la clim en voiture !

« Hey ! Emmène juste un pulvérisateur d’eau avec toi en voiture. Quand tu as trop chaud, asperge un peu ton visage, ta nuque, et même le tableau de bord de la voiture, et tu te sentiras parfaitement bien pendant un moment. Quand tu te retrouves sec et que tu as à nouveau trop chaud, recommence ! »

« Euh… Ok », je me suis dit, « Si mes lecteurs peuvent le faire, je peux bien le faire aussi ! » – Alors je me suis lancé dans mon long voyage en solo avec le plus gros pulvérisateur que j’ai pu trouver, rempli d’eau froide, et posé à portée de main. J’avais un sacré challenge devant moi : traverser le désert du Colorado en plein été, au plus chaud de la journée… sans clim.

J’ai gardé les fenêtres fermées, et mis la ventilation de la voiture à puissance moyenne. (J’ai mesuré que le ventilateur représente environ 2% de ce que consomme la climatisation : 30 watts en comparaison des 2.5 chevaux consommés par la clim, qui équivalent à 1600 watts).

Le verdict…

Ca marche du feu de dieu ! J’étais moi-même impressionné par le confort et la fraîcheur que je ressentais simplement avec l’effet de l’eau qui s’évapore. Un petit pschiiit de 10 secondes prenait 5 à 10 minutes avant que l’effet s’atténue et que j’aie besoin à nouveau d’un coup de pulvérisateur. Et, bonus : au fil du voyage, mon corps était forcé de s’adapter à l’humidité des altitudes plus basses. Donc quand je suis arrivé à destination, j’étais fin prêt pour survivre aux vagues de chaleurs dans le confort absolu.
NB : je trouve ça plutôt marrant de constater que j’ai pulvérisé 6 litres d’eau sur tout le trajet, et simultanément économisé 24 litres de carburant. C’est un bon deal !

Bon, j’ai fait ce challenge juste pour découvrir si j’en étais capable. Sur le trajet du retour, j’avais la petite famille avec moi, donc on a mis la clim. Mais cette idée a des applications pratiques pour la plupart d’entre nous. Vous pouvez utiliser un pulvérisateur dans les jours « entre-deux » où la clim est à peine nécessaire. Ou alors, si vous vous retrouvez avec votre famille dans une voiture sans clim, passez un pulvérisateur à chacun et c’est la grosse fête sur tout le trajet !

2 : TOUJOURS UTILISER UN GPS… MÊME QUAND « VOUS N’EN AVEZ PAS BESOIN »

Mon GPS Tom-Tom me permet d'économiser pas mal d'essence !Au premier abord, ce conseil a l’air plutôt anti-Moustachiste.

Est-ce que je suis vraiment en train de vous dire d’acheter et utiliser un gadget à 100 euros au lieu de développer votre propre cerveau et votre sens de l’orientation ?

Eh bien, dans ce cas précis, la réponse est oui. Et voilà pourquoi :

Pour minimiser le nombre de kilomètres parcourus. Prendre la route, c’est déjà suffisamment frustrant et coûteux comme ça. Chaque kilomètre supplémentaire brûle un bout supplémentaire de votre Moustache et tue notre planète à petit feu. Donc c’est une activité qu’on devrait pratiquer avec une précision chirurgicale. Quand je fais un trajet, je laisse le GPS me choisir le chemin le plus efficace en fonction de la distance, des limitations de vitesse, des feux de circulation, et même des conditions de circulation, travaux et embouteillages. Quand les membres les plus âgés de ma famille prennent la route, ils utilisent leur intuition et utilisent « la même route que d’habitude » pour arriver à destination. Du coup, ils prennent toujours un peu plus longtemps que moi pour arriver. Ils se trompent régulièrement de sortie sur l’autoroute et doivent rebrousser chemin. C’est un gâchis énorme. Le GPS gagne haut la main.

Prévoir les virages et autres dangers. Sur votre GPS, vous pouvez voir le tracé de la route en perspective 3D sur les kilomètres à venir. Vous savez si un virage en épingle pointe le bout de son nez, ou une traversée de voie ferrée, ou si vous allez traverser le centre d’une petite localité. Cela vous permet d’adapter votre vitesse en avance, plutôt que de devoir donner un coup de freins quand vous sortez d’un virage et réalisez que la vitesse limite chute soudain à 30 KM/H et que vous allez passer devant une école. Du coup, vous économisez de l’essence et diminuez votre risque d’accident.

Pour savoir à quel moment passer en roues libres. Puisque le GPS prévoit votre itinéraire, il vous prévient aussi plusieurs kilomètres à l’avance des obstacles et des sorties. Au lieu de devoir plisser les yeux à chaque croisement pour lire les panneaux de signalisation à 100 km/h, vous pouvez regarder la route avec confiance et écouter les instructions. Quand le moment de tourner se profile à quelques centaines de mètres, je lâche la pédale d’accélération et je me retrouve peu à peu en roues libres (s’il n’y a personne derrière moi). Dans mon van, cela équivaut à une décélération idéale d’éco-conduite, et me permet de prendre le virage quasiment sans freiner, et d’accélérer ensuite souplement pour reprendre ma vitesse de croisière.

Quand on cumule ces astuces pour économiser de l’essence, du temps, et de la frustration, le coût d’achat du GPS se justifie facilement en 1 ou 2 longs trajets. Mon GPS est un modèle TomTom à moins de 100 euros.

3: UTILISER VOTRE SMARTPHONE POUR PAYER LE PRIX D’ESSENCE MINIMAL

Essence & Co, pour trouver la station la moins chère à proximité (au Canada vous pouvez utiliser GasBuddy)

Si vous vous déplacez comme moi avec un téléphone mobile équipé d’une connexion Internet, vous pouvez rentabiliser le coût d’achat de ce téléphone.

Quand votre réservoir d’essence approche de la réserve, vous êtes parfois en plein milieu d’une ville inconnue. Le but est de trouver une station service sur votre chemin, et à un tarif le plus bas possible. Eh bien, vous pouvez utiliser une de ces deux applications :

Vous aurez une carte de toutes les stations services à proximité, avec le tarif de chaque station. Vous pouvez même dé-zoomer pour voir le prix dans les localités adjacentes et déterminer s’il vaut mieux passer votre chemin et faire votre plein au prochain arrêt.

Les économies peuvent être importantes, car même dans une petite ville comme Paimpol en Bretagne, la différence de coût du gasoil peut atteindre 17 centimes entre deux stations-services.  Pour un minivan comme le mien avec un réservoir immense de 75 L, cela fait presque 13 euros de différence sur un plein ! En quelques clics sur mon écran de portable, l’application mobile m’a économisé facilement 50 euros sur mon trajet. Et l’application est gratuite (elle marche grâce à la pub). 

Au final, l’habitude de conduire de façon économe et écolo est fascinante : Tant qu’à se retrouver coincé dans une boîte de métal pendant plusieurs heures, autant s’amuser un peu avec un jeu comme l’Eco-conduite. Les bénéfices collatéraux (économiser votre cash et sortir de votre zone de confort) sont comme une cerise sur le gâteau !